Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Biblioblog de La Mulatière
Biblioblog de La Mulatière
Publicité
Archives
Derniers commentaires
9 avril 2020

L'Art de la joie - de Goliarda Sapienza

C'est une épopée au féminin qui traverse à folle allure le XXe siècle en Sicile. Modesta, enfant pauvre confiée à un couvent et qui trouve dans les mots et le savoir la plus vibrante des libérations :
« ( ...) la voix de mère Leonora, reprenant sa douceur, se remettrait à prononcer de belles paroles, comme infini, azur, suave, céleste, magnolias...(...). Les contours de ces notes qui sous la pression des doigts s'imprimaient entre les lignes, prises là au piège, personne ne me les enlèveraient plus. Elles étaient à moi, volées comme les adjectifs, les substantifs, les verbes, les adverbes... Et il fallait en voler encore, en accumuler le plus possible sur le papier réglé de ses cahiers. Et les chiffres aussi, tant de chiffres additionnés aux mots, aux notes, aux étoiles. »
Libération du corps aussi allant, en grandissant, à l'encontre des normes sociales de l'époque. Modesta est celle qui dit les choses, vit les choses sans retenu. Entourée par une galerie de personnages hors normes : Jocopo, Carlo, Prando, Nina, Joyce...figures de la révolte au moment où l'Italie sombre dans le fascisme.

Et ce fil rouge tendu comme un cœur battant tout au long de ces 800 pages : l'expérience du bonheur à tout prix par l'amour, l'écriture, la fête, la fuite, le risque, la solitude, le paysage...

« Il est temps de se remuer, de lutter de tous ses muscles et de toutes ses pensées dans cette partie d’échecs avec la Certa [la mort] qui attend. Et chaque année volée, gagnée, chaque heure arrachée à l’échiquier du temps, devient éternelle dans cette partie finale. Réfléchis, Modesta, peut-être que vieillir de façon différente n’est qu’un acte révolutionnaire de plus... ».


À écouter sur la vie insolite de Goliarda Sapienza et la découverte de son œuvre :

Goliarda Sapienza ou l'art de la joie

Goliarda Sapienza se définit elle-même comme une "religieuse marxiste défroquée". Voici la vie magnifique de cette héroïne marginale et subversive, qui ne connut la gloire que dix ans après sa mort en rentrant dans le panthéon littéraire du XXe siècle.

https://www.franceculture.fr

 

Aurélie

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité