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16 avril 2014

La beauté. Remue-méninges du 12 mars 2014 - Danielle

Pourquoi ce sujet ? « La beauté s’applique à beaucoup de choses, elle est très importante, suscite l’envie, l’attirance, incite à des comportements à travers le décor, l’apparence ; elle provoque des émotions, mais elle n’est pas la même pour tous ». « On peut trouver belle une scène peu esthétique, en raison de l’émotion qu’on ressent »

Les définitions font défiler divers usages du terme Beau. La beauté est associée à l’esthétique, l’adaptation, la perfection, la grandeur.  Elle s’oppose à la laideur ; on parle de beauté physique ou morale…creusons un peu.

 

Trop de place, trop d’artifices. « Dans la société actuelle, la beauté est un argument de vente ». Pour un travail il vaut mieux être jeune et beau. Ceux qui ne correspondent pas aux canons sont marginalisés, les obèses sont discriminés. La beauté est associée à la réussite : « roublard et séduisant » comme Bernard Tapie à ses débuts. La beauté est définie comme la capacité de séduire, d’attirer, de se vendre. Elle est une arme matrimoniale, un peu comme le paon fait sa roue pour attirer la femelle. Les princes de ce monde se présentent sous leurs plus beaux   atours pour être admirés et adulés, les princesses font toujours rêver les petites filles. On flatte celui dont on veut obtenir la faveur, on s’inquiète de sa propre apparence. La beauté envahit les pages de magazines et les rayons des magasins. Car, à la différence de la roue du paon ou des trilles du rossignol,  l’artifice accompagne cette tyrannie de la beauté. Botox, chirurgie esthétique, maquillage, modes vestimentaires, cures d’amaigrissements et traitements rajeunissants, formatage des petites filles dans les concours de « mini-miss » ou « mini-mannequins », obsession des mensurations idéales …les exemples abondent. Et ceci, qui nous semble marquer notre société, est valable en tous temps et en tous lieux, même si les modes changent  et les canons de la beauté physique également.

Et si on gratte un peu sous le vernis de l’apparence, on ne trouve parfois que laideur morale, vide intellectuel, banalité, la sagesse populaire recommande bien de ne pas se fier aux apparences en répétant que « l’habit ne fait pas le moine ». On rappelle la sagesse de l’école d’autrefois qui réduisait, avec uniforme ou blouse obligatoire, interdiction de maquillage et autres excentricités, la tentation des ados obsédés par la conformité ou l’originalité de leur apparence.

Mais on a besoin de beauté ! La beauté de l’apparence physique ne se cantonne pas à l’artifice, elle peut être le simple souci du respect des autres et du respect de soi. L’expression « être bien dans sa peau »  signifie la recherche de l’harmonie entre santé, hygiène de vie, bien-être intérieur et beauté de l’apparence qui n’est plus alors un artifice mais un reflet. La beauté peut s’éprouver hors des normes sociales et des canons de la mode. « Des personnes marginales sont parfois très belles dès qu’on se donne la peine de les regarder. »

La beauté morale d’une personne admirée pour son courage ou sa générosité, comme l’abbé Pierre, nous conduit à oublier la banalité ou la laideur de son apparence.

La beauté de la nature, un coucher de soleil reflété dans une vitre, un instant capté par l’objectif d’un appareil photo, un clochard déguenillé et un chat errant surpris dans le coin d’un parking, un coin de ville qu’on prend un jour le temps de regarder… La beauté est souvent davantage dans mon regard, mon écoute, mon attention, mon émotion que dans les êtres eux-mêmes. La personne aimée est toujours belle et souvent embellie !

La création artistique. Un tableau, une orchestration musicale, un chef d’œuvre architectural ou un roman inoubliable : l’homme est créateur de beauté. Son imaginaire suscite des merveilles qui constituent sa culture et définissent durablement la civilisation.

Pourtant la beauté artistique suscite de nouvelles questions. Les esthétiques changent. On ne comprend pas ce qui est trop nouveau, on s’habitue aux normes de sa culture, on se méfie des charlatans.

Vif débat autour de la construction du musée de la confluence dont on saisit mal la finalité esthétique, mais n’en a-t-il pas toujours été ainsi ? Les impressionnistes étaient relégués au salon des refusés, Van Gogh et Modigliani sont morts dans la misère, la querelle d’Hernani a marqué durablement la bataille entre l’ancien et le nouveau. Seul le temps peut faire le tri, mais on reste sceptique sur la définition de Kant : « est beau ce qui plait universellement sans concept ». Même la Joconde ne plaît pas à tout le monde !

Danielle

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